Depuis plusieurs mois maintenant, on observe une tension dans le recrutement de salariés en France et plus généralement en occident, où les entreprises peinent à embaucher de nouveaux collaborateurs. Les raisons mises en avant sont diverses, évolution des compétences, recherche de sens, prétentions salariales à la hausse…
Outre ces raisons que nous pourrions qualifier de conjoncturelles, liées aux évolutions culturelles ou sociétales, une raison structurelle et plus particulièrement démographique n’en serait-elle pas la cause ?
En effet, si l’on observe le tableau ci-dessous de la population française par tranches d’âges, on constate un écart significatif entre les 15-24 ans, génération Z, qui arrivent sur le marché du travail ou qui y entreront dans les dix années à venir et les 50-59 ans qui le quitteront dans les 10 années à venir, dont les derniers « boomers »: -713 868 personnes.
Certains diront que le marché du travail a évolué et que les besoins des entreprises également. Toutefois, dans la période que nous traversons, où l’indépendance énergétique, industrielle, voire numérique, semble devenir une priorité, il n’est pas exclu de penser que les besoins en terme de personnel vont demeurer identiques et vont même peut-être s’accroitre alors même que le potentiel humain sur le territoire français va quant à lui, baisser.
Donc, à besoin identique en faisant du 1 pour 1, 700.000 personnes manqueraient, dans une perspective de relocalisation les besoins seraient encore bien supérieurs.
Nous avons affaire à une équation à résoudre, qui sans doute ne pourra pas faire l’impasse sur des dimensions sociales, migratoires, culturelles et politiques.